Il y a quelques années, je souffrais de surpoids, de manque d’énergie et de crises d’hypoglycémie. Ma journée commençait la tête dans les choux, jusqu’à ce que je boive mon café chargé de sucre et de lait, accompagné par mon bol de flocons d’avoine.
Quelques heures plus tard, vers 11h, c’était la panique : mes mains tremblaient, ma salive prenait un goût amer. Je me revois encore face à mon placard plein de snacks, à me demander ce que j’allais pouvoir manger rapidement pour tenir jusqu’au déjeuner. Malgré le sport, j’avais peine à maigrir.
Aujourd’hui, je ne prends plus de petit déjeuner. Je dois presque me forcer de déjeuner à 15h histoire de garder un rythme “normal” et ne pas perdre de poids, mais je pourrais continuer ma journée jusqu’au soir. Mes crises d’hypoglycémie ont disparues, ainsi que mes envies insatiables de sucré. Je reste toute l’année à moins de 10% de masse grasse (25% avant).
Autant vous dire que ma vie n’est plus la même… qu’est ce qui a changé ?
Notre métabolisme : quel carburant utiliser ?
Imaginez que votre métabolisme est un feu de camp. Lorsque vous tournez aux glucides, c’est comme utiliser du papier. Ça va brûler très bien et très fort, mais il faut en remettre souvent pour éviter que le feu s’éteigne. Votre corps va faire pareil avec les glucides, et votre énergie retombe en quelques heures.
Nous avons des (petites) réserves de sucre, sous forme de glycogène, dans le foie principalement. Lorsqu’on se nourrit en permanence de glucides, ces réserves ne sont jamais vidées. Sans la possibilité de les stocker, le sucre s’accumulerait dans le sang jusqu’à nous intoxiquer et causer la mort (comme on peut le voir chez les diabétiques de type 1).
Alors face à une quantité infinie de sucre, le pancréas va donc générer de l’insuline, ce qui va baisser le sucre dans le sang… en le transformant en graisse. Cette graisse s’accumule autour des organes (graisse viscérale) et génère une quantité de problèmes, regroupés sous le terme de syndrome métabolique. À terme, le diabète.
Alors oui, vous pouvez faire du sport pour utiliser ces réserves et éviter cette formation de graisse. C’est ce qui permet aux athlètes de consommer des quantités très importantes de glucides : ils dépensent énormément d’énergie sur la journée, la source d’énergie devient alors secondaire.
Mais… lorsqu’on a un métabolisme sucré sans cette activité physique importante, plusieurs problèmes se posent :
– on ne déstocke jamais de graisse, le corps reste en mode stockage presque permanent
– notre énergie est instable (visible lorsqu’on donne des bonbons à des enfants, énergie suivie d’un crash et mauvaise humeur)
– on a faim toute la journée – voir étude
Le problème caché du sucre, c’est également son effet addictif sur le cerveau. Le mot addiction n’est pas utilisé à la légère… on parle d’effets de manque physique et mesurables !
J’en parlais dans cet article.
Comment se tourner vers l’utilisation du gras à la place de dépendre du sucre ?
Le tourner vers le gras : 3 pistes à suivre
Aujourd’hui, je vous propose de mettre des grosses bûches dans le feu de camp !
Quand on donne un type de carburant à son corps, il est difficile de changer du jour au lendemain. Rien que pour la production des enzymes nécessaires (la lipase notamment, celle qui casse la graisse), il faut au moins quelques semaines pour que le changement métabolique s’opère.
Patience donc, que ce soit dans un changement d’alimentation ou en s’essayant au Fasting. Les crises d’hypoglycémie ou le manque d’énergie peuvent subsister ou même apparaître pendant cette période d’adaptation.
Réduire l’indice glycémique de ses aliments
C’est la première étape.
Pour commencer à stabiliser sa glycémie, c’est une bonne idée d’éviter les indices glycémiques élevés.
Même si ce n’est pas une solution parfaite pour maigrir, on réduit au moins la production d’insuline dans un premier temps et on se désaccoutume du sucre.
C’est sur ce principe que repose le régime du Dr Montignac. Même si je trouve son approche imparfaite et encore trop tournée vers la consommation de féculents, c’est une méthode qui a de solides bases scientifiques. Je ne crois pas aux régimes, ce sont donc des principes à appliquer sur le long terme.
Vous pouvez lire mon article complet sur le sujet des indices glycémiques ou télécharger mon guide ci-dessous.
En réduisant les pics d’insuline, vous allez déjà vous sentir mieux.
Mangez gras !
Une excellente façon d’apprendre votre corps à manger gras est d’augmenter progressivement la consommation de graisses. Contrairement aux idées reçues, plus de gras ne va pas vous rendre gras… il n’active pas la glycémie et donc les mécanismes de stockage. Tant que votre alimentation est faible en glucides !

« Mangez du beurre », titrait Time Magazine cet été
Pour ce faire, je vous recommande les graisses saturées. Avant de crier au loup : les graisses saturées ou le cholestérol alimentaire ne sont pas la cause de la formations de plaques dans nos artères : c’est l’inflammation des parois qui est à l’origine des troubles cardio-vasculaires. Le plus gros facteur d’inflammation ?
Le sucre. Encore lui…
Pour les sceptiques (salut les végés !), je vous invite à lire ces deux études récentes (voir étude – voir étude) qui innocentent les graisses saturées après des décennies de diabolisation.
Les graisses saturées ont un avantage important : c’est celles qui composent nos réserves. Si la logique voudrait qu’on va donc stocker facilement, ce n’est pas aussi simple. Sinon on deviendrait bleu en mangeant des myrtilles, et on pourrait manger du sucre à volonté sans grossir !
Ce qui se produit dans la réalité, c’est que notre corps s’habitue à les utiliser comme source d’énergie (en produisant la lipase, entre autre), et donc se sert facilement dans nos réserves (de composition identique) lorsqu’il en a besoin. Il suffit de lui en donner l’occasion.
Attention, ce n’est pas une raison pour retourner au MacDo ou enchaîner les plats préparés (trop de mauvais ingrédients), les bonnes sources sont peu transformées : beurre, oeufs, fromage, viande rouge de qualité, noix et avocats…
Jeûner de temps en temps
C’est ma méthode, après tout. Des trois options, c’est sans doute la plus efficace et celle qui m’a permis de passer en dessous de 10% de masse grasse.
Le Fasting va nous aider de trois façons :
– on crée un déficit calorique. Ce déficit d’énergie va être pris naturellement dans nos réserves de gras, surtout si vous avez commencer à manger plus gras à côté.
– on force l’utilisation des graisses : en période de jeûne et une fois les réserves de sucre vides, le corps se tourne vers les graisses, ce qui revient à manger gras une bonne partie de la journée
– on réduit la production d’insuline et donc les envies de sucre
Tout ça est détaillé dans mon programme Fasting, la méthode étape par étape suivie par des milliers de lecteurs.
Conclusion
Que ce soit pour vous sentir mieux, pour votre santé cardio-vasculaire et perdre du poids, je ne peux que vous recommander de vous éloigner des féculents comme source d’énergie et de favoriser les graisses.
Comme beaucoup de problèmes alimentaires, c’est une question de quantité. On peut très bien tolérer un peu de sucre de temps en temps, un peu de féculents quand on est actif.
Mais : démarrer la journée par un bol de sucre (céréales), un verre de sucre (jus de fruits), enchaîner le midi avec une assiette de pâtes et gratin de pommes de terre avant de se coucher… le tout sans aucune activité physique vous met droit dans le mur. Quelque soient vos efforts… il sera impossible de maigrir sur le long terme.
Vous arriverez peut-être à perdre un peu en limitant vos calories, mais vous serez vite rattrapé par des fringales, difficultés à dormir, manque d’énergie… et vous reprendrez doucement.
Les avantages des trois recommandations que je vous ai faites (réduire l’indice glycémique, manger plus gras, pratiquer le Fasting) se cumulent.
Nous verrons la semaine prochaine quel type d’exercices physiques peuvent modifier notre métabolisme dans le bon sens.
Et vous, tournez-vous au gras ou au sucre ?

PS : Vous voulez essayer le Fasting ? Découvrez sur cette page la méthode complète, suivie avec succès par des milliers de lecteurs du blog.
masse grasse, pas matière grasse 😉
Merci, corrigé !
Merci pour tous ces conseils judicieux
Hello,
C’ est intéressant comme approche et je suis assez convaincue des méfaits du sucre (surtout raffiné) mais quid des gens qui doivent limiter très fortement voir éviter le gras pour raisons médicales. Je viens d’ être confrontée récemment à ce souci et je me suis rendue compte en me renseignant que ceci concernant tout de même pas mal de personnes (souci voir ablation de la vésicule)…
Cordialement,
Super l’article merci!
Il tombe bien puisque que je commence tout juste à échanger les lipides contre les glucides.
Je cherche encore à remplacer les 120g d’avoines du matin en sachant que je mange déjà mes 3 oeufs en collation de l’après midi.
Salut je suis la méthode montignac plus le fasting est j’ai perdu tout le poids que je voulais soit 15 kilos ( avec en plus plusieurs tricheries autour de la méthode car je mange tous les aliments avec un indice glycémique de -50). Pour répondre à ta question tu peux très bien garder tes flocons d’avoine sauf qu’au lieu de les hydrater dans le lait pour faire du porridge tu les grille avec une poignée d’amande concassée et du chocolat noir 70% c’est ma recette fétiche du matin un mini bol et t’es parti jusqu’au déjeuner. Sinon je te conseille les wasa fibre ou le pain intégral grillé. Bonne chance
Hey JB
J’ai pris une nouvelle habitude depuis un moment, maintenant: 1 cuillère à café d’huile de coco le matin (à jeun, bien entendu).
Elle apporte des graisses saturées sans déclencher la digestion donc :
* on ne perd pas les effets bénéfiques du jeûne
* on apporte des graisses comme source d’énergie
Bon… faut aimer la noix de coco 🙂
Je terminerai par ma citation préférée:
« Le gras, c’est la vie. » – Karadoc
Salut,
Est-ce que les compléments alimentaires (vitamines, ginseng…) pris les matins peuvent entraver les effets du jeûne?
Merci pour tes précieux conseils.
Gilbert
Tout dépend des calories par rapport à casser le jeûne (ginseng par exemple, selon la forme qu’il prend). En ce qui concerne les vitamines, elles sont mieux absorbés avec un repas, donc mieux de les prendre au déjeuner.
Merci, dans le cas de la poudre de ginseng donc pas de problèmes. A+