Le piège de la malbouffe : pourquoi c’est dur de dire non

Nous savons tous que manger des chips, des pizzas et des barres chocolatés n’est pas très bon pour la santé.

Les études lient leur consommation au surpoids, aux risques cardio-vasculaires, aux cancers et même à la dépression. Pourtant, les chiffres de ventes de ces produits continuent à croitre, malgré les campagnes de prévention type Manger Bouger. Et notre poids augmente avec.

Il y a une explication très simple à ce phénomène : ces aliments sont faits pour être le plus attractif et excitant possible. Alors on en mange tous les jours.

Dans cet article, je vous explique comment les industriels ont transformés notre façon de consommer, avec les conséquences bien connues sur notre tour de taille.

Tout commence par l’emballage

La première étape pour vendre un produit, c’est le marketing. D’abord, les pubs que vous voyez à la télé ou dans le métro. C’est toujours des familles en pleine santé, qui courent dans l’herbe avec le produit dans les mains. Des flash de bons produits entiers (lait, légumes, fruits) s’insèrent pour nous rassurer sur la composition, inconsciemment bien sûr.

Ensuite, c’est l’emballage. Couleurs attirantes pour les produits à destination des enfants, plus naturelles pour ceux destinés aux adultes. Les groupes alimentaires ajoutent ensuite des arguments de ventes pour vous convaincre, même si ça ne veut rien dire : « naturel », « sans sucre ajouté », « 20% moins de sel » etc.

Si un produit se dit sain ou naturel, c’est généralement qu’il ne l’est pas vraiment.

La création d’une addiction

On ne va pas reprocher aux groupes agro-alimentaires de promouvoir leur produits, la concurrence est dure. Vous pouvez choisir d’ignorer leurs messages (même si c’est plus difficile que vous ne le pensez), et regarder attentivement les étiquettes.

Comme la plupart de ses produits n’existaient pas avant les années 50, ils sont en général créés de toute pièce avec des réactions chimiques et des mélanges.

Lorsqu’on maitrise complètement son produit, on peut facilement jouer avec et le transformer comme on le souhaite. Dans un livre que je viens de finir, Salt, Sugar, Fat : How the Food Giants Hooked Us (« Sel, Sucre, Graisse : Comment les géants de l’alimentaire nous ont rendu accroc », Michael Moss décrit en détail comment les grandes entreprises (les Coca, Kraft, Kellogg’s, Nestlé…) font pour créer des aliments que l’on peut manger sans que ça coupe la faim, sans s’en lasser, et surtout sans pouvoir s’arrêter de les manger.

Qui a déjà mangé une seule chips ? Il en faut toujours une deuxième, et puis une autre.

Ils travaillent sur deux tableaux :

– la consistance : nous adorons les sensations nouvelles. Les entreprises dépensent des millions en expériences pour trouver le croustillant ultime d’une chips ou la quantité de bulles idéal dans un soda. Avec la consistance idéale, ils peuvent même arriver à tromper vos sens pour que vous n’ayiez pas l’impression de manger. Lorsque ça fond instantanément dans votre bouche (comme les Curly ou les mousses au chocolat), vous n’avez aucune sensation de satiété, et vous pouvez en manger à volonté.

– la composition : lorsqu’on mange quelque chose, notre corps analyse le rapport des différents macros-nutriments (graisse, protéines et sucre). Après des millions d’années d’évolution, nous sommes entraînés à réagir positivement à certaines compositions. Les scientifiques vont donc tester sur des groupes d’individus quel est le mélange idéal, et quelle quantité de sucre, graisse et sel nous rend complètement fou.

Ces produits sont donc pensés pour que nous soyons complètement sans volonté lorsque nous les mangeons. Vous ne pouvez rien faire une fois que le paquet de chips est ouvert ou que vous prenez la première cuillerée de glace.

Comment s’en sortir

La meilleure façon de résister, c’est de ne pas les acheter. Lorsque vous êtes au supermarché, c’est beaucoup plus facile de refuser que lorsque vous êtes à la maison devant un bon film.

À force de vouloir se montrer le plus possible et d’attirer notre attention, il devient facile de repérer les produits que les groupes alimentaires veulent vous convaincre d’acheter. Un emballage coloré est souvent le premier signe que vous devriez éviter.

Comme je le dit dans mon article sur le manger naturel, le nombre d’ingrédients ne trompe pas. Pour faire tenir les produits en rayon parfois jusqu’à 18 mois sans réfrigération, il faut ajouter des conservateurs. Pour que ce soit attirant, il faut ajouter des colorants. Pour que ce soit bon, des exhausteurs de goût. C’est souvent moins cher de mélanger des poudres pour recomposer un ingrédient plutôt que de l’acheter frais.

Tout ça s’ajoute, et on finit en général avec une liste d’ingrédients imprononçables. Si il y a plus de 5 ingrédients, c’est le signe d’un produit à éviter.

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Une autre règle simple, c’est de vous demander si vos grands-parents pouvaient le manger quand ils étaient petits. La plupart de ces produits ne sont apparus qu’après les années 50 (comme par hasard quand l’humanité a commencé à grossir).

En général, votre cerveau aime varier les plaisirs. Vous pouvez reproduire les même sensations (des bâtons de carottes dans une sauce au yaourt pour le mélange craquant-crémeux) que l’industriel, sans les inconvénients. Achetez des épices pour cuisiner des choses différentes tous les jours facilement.

Conclusion

Je ne vous apprends rien en vous disant que la malbouffe est vide de nutriments, qu’elle favorise la prise de poids et vous empêche de maigrir. Il est facile d’oublier les conséquences néfastes face au plaisir que ces produits procurent. Le fait qu’ils soient fait pour être irrésistibles, et que vous êtes exposés en permanence à la publicité et à des rayons pleins force votre inconscient à la consommation.

C’est dur de s’en passer, je suis passé par là. Avec un peu d’effort, et en faisant les bons choix au supermarché, votre corps va progressivement s’adapter. Il va se lasser des fausses saveurs hyper-salées, hyper-sucrées, en aimant de plus en plus les aliments plus naturels.

Comme je l’explique dans mon livre, on peut maigrir et être en bonne santé, tout en se faisant plaisir. Il ne faut pas que ce soit tous les jours, c’est tout !

View Comments (9)

  • cet article est très intéressant.
    je suis complètement d'accord avec cela.
    C'est une nouvelle façon de vivre et d'apprécier les bonnes choses.
    Comme il n'y a pas grand chose chez moi de "malsain", si j'ai envie de quelque chose je le fais moi-même. Du coup, j'évite les additifs alimentaires.
    Les enfants sont très attirés par tous ces trucs du coup, je fais mes courses sans eux et ils ont droit à des extra seulement pendant les vacances. Oui, oui, je suis une "méchante" maman!!
    bonne journée.

  • Excellent article, il est vrai qu'il est difficile de se sevrer de ces produits, mais quand on y parvient, on se sent à la fois libre, et en forme. Je trouve que ces produits transformés nous rendent fatigués et déprimés (je le ressens ainsi en tout cas), mais étant donné qu'ils sont vides de nutriments, ça ne m'étonne pas. Il est temps de reprendre sa santé en main, ces industries agro-alimentaires n'ont d'intérêt que l'argent, mais pas notre santé.

  • Je connaissais déjà ces infos mais je trouve très bien et même indispensable de les faire connaitre le plus possible, de les répandre par les différentes réseaux sociaux, étant donné que les principaux médias sont complètement muselés par leurs faramineux contrats publicitaires qui les font vivre...
    Bravo et encore!

  • Je rajouterai à cette panoplie de vérités bien amenées
    que dès que l'on lit "GLUTAMATE "
    sur une étiquette d'emballage , ça revient à des exausteurs de goût qui nous poussent à finir le paquet ouvert .
    Donc , comme tu le dis JB , ne jamais les acheter , ni les goûter .
    La bonne nouvelle est qu 'en les oubliant , notre corps nous rend insensible à leur vue et leur odeur .Les aures peuvent en manger devant toi , on n'est même pas tenter . C'est super !
    Inversement , quand on les consomme régulièrement , le corps en redemande toutes les 4 heures . Pour décrocher , il faut un minimum de 3 jours ( difficiles !) pour " commencer " à ne plus y penser . Tout un travail de volonté ! Bon courage ! et merci encore JB !

  • Super.

    Après avoir mangé un hamburger de fast food, les gens devraient se poser les questions suivantes:

    - Ai-je, dans la bouche, un goût de pain ?
    - Ai-je, dans la bouche, un goût de bœuf ?
    - Ai-je, dans la bouche, un goût de fromage ?
    - ...de salade ? De pomme de terre ?

    Non. Parce qu'on ne se nourrit pas dans un fast food: on ingurgite.

  • Salut à toi JB,
    Oui en effet, ne pas les acheter est l'étape 1 ! Pour me débarrasser des adictions, je crée des habitudes, je me concentre et j'essaye de comprendre d'ou elle vient, puis, avec un peu de pratique, plus personne ne me tente avec de la malbouffe :)
    Romain

  • Tout à fait: la plupart de ces produits n'existaient pas avant les années 50, et le sucre n'était pas aussi présents dans l'alimentation, mis a part quelques confitures naturelles (je précise que pour faire de la confiture, il nous faut juste du sucre et des fruits), du chocolat noir (et pas tout le temps), et des gâteaux maison pour les grandes occasions (noël/anniversaire...). La vérité c'est qu'on a produit en grande quantité de la malbouffe industrielle prête à l'emploi, pour engraisser (et donc remplir la caisse) la plupart des gens, tout en les culpabilisant s'ils prenaient du poids (= aucune volonté, manque de sport, gourmandise exacerbée...)
    Bref. Tout ça pour dire que je commence le fasting ^^ et que j'espère que ça m'ira car je partage beaucoup de tes valeurs. Bonne chance à tous!

  • bravo pour ce développé sur la malbouffe, manger sain c'est aussi une liberté retrouvée, le pouvoir de dire non à ceux qui nous gavent et s'en mettent plein les poches au détriment de notre santé et en nous culpabilisant en plus !
    merci JB

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