Il est 11h30. Vous n’avez pas mangé depuis 8h, lorsque vous avez quitté la table de la cuisine pour démarrer la journée. D’un coup, vous avez faim, votre salive prend un goût un peu amer, vous avez du mal à réfléchir. Vous savez ce qui va arriver.
Vous vous sentez faible, vous tremblez, parfois vous ressentez une sueur froide, votre coeur palpite. C’est l’hypoglycémie, une chute du taux de sucre dans le sang.
Mais, à moins d’être diabétique (et vous seriez au courant), ce que vous ressentez n’est pas bien grave.
Hypoglycémie, ou Syndrome Postprandial Idiopathique ?
En effet, il s’agit dans 99% des cas d’un abus de language. Pour être clair, il faut faire la différence entre :
– l’hypoglycémie, qui peut entraîner évanouissements, attaques cérébrales et la mort, liée au diabète.
Symptômes : trouble de la vue ou de la parole, changement brutal de comportement, crise d’épilepsie, coma…
– l’hypoglycémie dans le language courant (aussi appellée « hypoglycémie réactionnelle » ou « syndrome postprandial idiopathique »), est liée en partie à des facteurs psychologiques et n’a pas de conséquences sur la santé. On parle de réactionnelle, car elle se produit quelques heures après (« en réaction à ») un repas.
Symptômes : état de faiblesse, sueurs, difficulté à se concentrer, tremblements, palpitations…
Ainsi, on parle d’hypoglycémie comme si c’était le début de la fin et qu’il fallait vite agir (vite, du sucre !), alors que c’est un état temporaire et sans risque.
À moins que vous ne commenciez à bégayer, à être pris de convulsions ou subitement devenir aveugle, c’est du réactionnel : détendez-vous.
Pas de panique !
Les crises sont associées à un état de stress. Vous remarquerez qu’elles se produisent rarement lorsque vous êtes en vacances.
Une étude de l’Université de Montréal a testé les taux de sucre de patients se plaignant d’hypoglycémie (réactionnelle). Dans la majorité des cas, les symptômes rencontrés se produisaient alors que les taux de sucre n’avaient pas changés. Tout était normal !
Ce que ça veut dire, c’est que vous ressentez probablement un état de panique psychologique. Vous pensez reconnaître des symptômes d’hypoglycémie, la peur de manquer s’installe et vous êtes partis sur un cercle vicieux qui s’auto-alimente.
Mais que faire ?
Deux solutions.
La première, c’est la solution officielle : vous prenez du sucre pour vous sentir mieux (repoussant l’échéance jusqu’à la prochaine fois).
La seconde, et celle que je vous recommande : vous laissez le foie faire son travail et réajuster le taux de sucre. L’énergie va venir naturellement de vos réserves. N’oubliez jamais que votre corps est fait pour tenir plusieurs jours, voir plusieurs semaines sans alimentation. Au fil du temps, vous ne craignez plus les crises et votre corps a l’habitude = elles se produiront de moins en moins.
Souvenez vous que vous ne risquez rien (si vous êtes autrement en bonne santé), et que vous êtes sûrement un peu inquiet. Détendez-vous, attendez avant de vous resservir un café. D’une façon générale, réduisez votre consommation de sucre pour éviter les variations importante de vos taux sanguins.
Ancienne victime de crises similaires, j’ai résolu le problème encore plus simplement : je ne prends plus de petit déjeuner !
Sources : Blood glucose measurements during symptomatic episodes in patients with suspected postprandial hypoglycemia. Palardy J, Havrankova J, et al. N Engl J Med. 1989 Nov 23;321(21):1421-5.
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Sympa votre article mais je suis partiellement d’accord avec vous.
D’abord, se priver du petit déjeuner du matin n’est pas une bonne idée surtout si on veut perdre du poids. On se prive le matin et on se goinfre le soir parce qu’on ne peut plus résister. Pas top!
Ces symptomes, je les connais bien en effet , vers 11h00 alors que je déjeune à 6h30 et si je ne prends pas le temps de croquer une pomme à 10h00. Et là, si je ne mange pas, je suis incapable de travailler correctement pendant 1H30. Et ce n’est pas du au stress, ca m’arrive aussi chez moi, en vacances, n’importe quand, quand je ne mange pas assez.
Je n’ai pas bien compris ce qui m’arrivait pendant plusieurs mois. Pourquoi j’avais des absences, des trous de mémoires, des réactions longues, des trajets où c’est la voiture qui me ramènait chez moi, des vertiges, des maux de têtes etc…
Parce que ces symptomes apparaissaient 2 voire 3 fois par jour parce que justement je ne mangeais pas comme il fallait.
Il est donc important de manger suffisament pour subvenir à son corps jusqu’au repas suivant. Et pas forcément du sucre, un yaourt peut suffire!
Enfin ce n’est que mon avis par rapport à mes propres sensations.
Merci pour votre commentaire Ophélie.
J’ai fait un article plus complet sur le petit déjeuner et les mythes qui l’entourent, ici. Nous sommes nombreux à perdre du poids sans petit déjeuner, tout est une question d’habitude 😉
Oui, il arrive qu’on compense au début, mais avec le temps le corps s’autorégule.
Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à l’hypoglycémie (selon le niveau de dépendance aux glucides, pour être précis).
Comme je le disait dans l’article, vous avez toujours l’option de manger quelque chose pendant une crise, c’est sûr que ça marche.
Mon choix et avis sur la question, c’est qu’en cédant aux crises en mangeant, on ne fait que repousser le problème à la prochaine fois. J’ai pris et recommande l’autre option : ça va être dur les premières fois, mais avec le temps, ça ne revient plus !
A bientôt !
Bonjour,
En effet, le corps est fait pour durer plusieurs jours, la nature est bien faite 😉
Lorsque le corps est en « rupture » d’energie, cest effectivement le foie qui prend le relais, il fabrique une hormone qui s’appelle glucagon, elle est l inverse de l’insuline, elle va chercher l’energie dans les cellules afin de continuer à fournir ce que nous avons besoin… cela dit… ne pas déjeuenr, bon ok, mais si on a une activité sportive, si notre boulot est assez intense et demande beaucoup d’efforts, je ne suis pas d’accord. On peut bien manger le matin ne serait ce que une tranche de pain complet beurré, avec un fruit, boire de l’eau, et on y va…
Se passer du déjeuné peut donner aussi l’habitude au corps, mais alors, que manger a midi?? Et au soir? n’accumule t on pas au contraire des besoins quotidiens de « réserve » d’energie pour ensuite affaiblir son corps?
Merci pour votre commentaire éclairé. Ce qu’on observe en espaçant les repas, c’est une transformation du métabolisme vers une utilisation des graisses (au lieu du sucre). Une source d’énergie plus stable, et moins liée à la glycémie. Conséquence, moins de « crises d’hypoglycémie » (ça ne m’arrive plus jamais, par exemple). Personnellement, je fais tout mon sport à jeun et ça ne m’a jamais dérangé, au contraire.
Ca ne sert à rien de réexpliquer ce qui est déja dit dans ce très bel article, d’autant plus si c’est pour rajouter des informations fausses..
1) Ce n’est pas le foie qui fabrique le glucagon mais bien le pancréas (glande endocrine)
2) Ce n’est pas cet hormone qui va « chercher l’énergie dans les cellules », mais elle va stimuler le foie à libérer du glucose stocké alors sous forme de glucogène.
En tout cas, article vraiment intéressant, merci.
Cet article est certainement vrai pour les hommes, mais certainement tout aussi faux pour les femmes, dont le métabolisme est très différent. Personnellement j’apprécierais de vous voir davantage explorer les différences du métabolisme homme/femme 🙂
Alex, merci. Ça reste vrai pour homme et femme, après il est vrai que les femmes ont plus de mal à ne pas manger que les hommes, et un métabolisme plus « sucré ». Pour plus de différence entre hommes et femmes, je vais y penser pour mes prochains articles.
bonjour
je suis d’accord avec vous car je suis sujet au hypoglycémie quotidienne …
mais étant musulman donc un mois de carême (jeune) sans rien manger ( toute la journée ) pendant 16 heurs ( avec des températures de 40 degrés voir plus ) ,
et la aucune crise d’hypo ……incroyable mais vrai , ces hypo reprennent des la fin du jeune ……. ALORS .
Bonjour.
Ça fait 3 semaines que je ne suis pas bien sensation de malaise palpitation dès le matin au levé. Corps qui tremble. Du coup tous me disent que ce sont des crises d’angoisse. Du coup je me recroqueville sur moi même n’ai plus d’appetit. Alors qu’en général je mange normalement, même dans la matinée et l’après midi quand ce n’n’est pas le soir devant la télé. C’est beaucoup de grignotage. Mais là je ne veux plus sortir peur d’être mal.
Pensez-vous que ça pourrait être de l’hypoglicemie à ma prise de sang y a 10 mois je n’avais pas de diabète mais à la grossesse de mon fils qui a 12 ans maintenant j’ai fait le diabète gestationel. A la grossesse du suivant qui a 10 ans je n’en ai pas fait mais le bébé avait fait une chute de sucre quelques heures après sa naissance.
J’en ai vraiment marre de ces malaises qui me rende très mal et me font peur. Quand pensez-vous et comment puis je savoir que je suis en hypoglicemie.
Merci.
Réponse à Goubert
Tu devrais vérifier ta tension plusieurs fois dans la journée. Des chutes de tension provoquent ce genre de malaise. C’est ce que je ressens quand je suis à 8/4. Tu devrais te procurer un tensiomètre.