Depuis des années, on nous dit dans les publicités que les yaourts sont bons pour le transit. La raison ? Les bienfaits supposés des bonnes bactéries.
Ce n’était que la partie émergée de l’iceberg.
La science récente montre une implication de ces bactéries (bonnes ou « mauvaises ») dans l’obésité, les maladies chroniques, et même certaines maladies mentales dont la dépression.
C’est la découverte la plus importante du 21ème siècle, et elle va révolutionner la façon dont nous approchons la santé. Si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que l’équilibre de la flore intestinale déterminerait notre capacité à prendre du poids… ou à en perdre.
Dans cet article, je vous donne les dernières recherches sur la relation entre bactéries et perte de poids… et comment développer les bonnes bactéries.
Vous êtes composés à 90% de bactéries
La première chose à savoir, c’est que notre corps contient en moyenne 100 trillions de bactéries, soit 10 fois plus que le nombre de cellules qui composent votre corps ou le mien. C’est un chiffre tellement énorme qu’il est dur à imaginer : pour vous donner une idée, 1 trillion de billets de banque à la suite fait la distance entre la terre et le soleil. Faites l’aller-retour 50 fois et vous y êtes !
Autant vous dire que sans bactéries, nous ne serions plus grand chose.
Au fur et à mesure des expériences, les chercheurs se rendent compte que l’équilibre bactérien aurait une influence sur notre santé plus importante que nos gènes. Et à la différence des gènes, il est possible de manipuler et l’améliorer.
La plupart de ces bactéries sont dans notre système digestif, principalement dans l’intestin grêle et le colon. En terme de santé, la flore intestinale transporte les nutriments de notre alimentation dans le corps, nous protègent des infections et toxines, produisent certains neuro-transmetteurs et vitamines. Elles maintiennent également notre paroi intestinale en bonne santé.
Certains aliments vont nourrir les bonnes bactéries, alors que d’autres vont nourrir les mauvaises. Lorsque nous développons trop de mauvaises bactéries, ou tout simplement que la flore n’est pas suffisamment variée, les problèmes de santé commencent.
C’est donc par l’alimentation que nous pouvons influencer cet équilibre, et donc notre santé.
Qu’en est-il de la perte de poids ?
Les mauvaises bactéries vous font grossir
Les premières recherches sur le sujet ont montré que les personnes obèses avaient une faible diversité de bactéries comparé à des gens minces. Ce premier indice a montré l’importance de la flore intestinale dans la gestion du poids. Mais ce pourrait être une simple conséquence du surpoids.
Une première étude a démontré en 2009 que trop de mauvaises bactéries augmentaient l’appétit des souris qui prenaient donc du poids – voir l’étude.

Les mauvaises bactéries se développent alors que la souris grossit
Une équipe de Washington University ont démontré que cette relation de cause à effet marche dans les deux sens, en prenant comme sujets des groupes de jumeaux, où l’un était mince et l’autre obèse – voir l’étude.
En introduisant un extrait de leurs bactéries dans le système digestif de souris, ils se sont rendu compte que les bactéries des jumeaux minces n’influençaient pas le poids des souris de façon négative. Et dans l’autre cas, les bactéries des jumeaux obèses faisaient grossir les souris concernées.
Ce qui est fascinant, c’est que toutes les souris mangeaient exactement la même chose. Imaginez dans votre cas… si votre flore intestinale est déséquilibrée, vous allez avoir du mal à perdre du poids, même en faisant attention à ce que vous mangez !
La deuxième partie de l’étude est encore plus passionnante : en transférant des bonnes bactéries aux souris “obèses” avant qu’elles ne prennent du poids, elles restaient minces.
Enfin, en nourrissant les souris l’équivalent de pizzas et céréales de petit déjeuner, le transfert de bonnes bactéries ne se faisait pas et ces souris prenaient quand même du poids.
Il y a donc deux conclusions à tirer de cette étude :
– les bactéries peuvent vous faire grossir, quelque soit ce que vous mangez
– l’alimentation influence l’équilibre des bactéries
Révolutionnaire ! J’aime bien les études sur les souris pour démontrer des concepts, mais qu’en est-il des études humaines ?
Les bonnes bactéries vous aident à maigrir
Il y a quelques mois, une étude de qualité (contrôlée et en aveugle), publiée dans le très respectable British Journal of Nutrition a démontré qu’une supplémentation en certains probiotiques permettaient aux femmes de perdre plus de poids. Je me méfie en général des conflits d’intérêts dans les études sur les suppléments, mais celle ci est irréprochable.
Tous les sujets étaient mises au régime pendant 12 semaines. Un groupe prenait un placebo, l’autre moitié prenait un supplément contenant du Lactobacillus rhamnosus, une bonne bactérie.
À la fin de l’étude, celles qui prenaient le supplément probiotique ont perdu 2 fois plus de poids que les autres.
Les mesures de fin d’étude on montré une concentration plus faibles de mauvaises bactéries (celles qui faisaient grossir les souris de l’étude précédentes). L’explication des scientifiques est que le probiotique a renforcé la paroi intestinale, empêchant ainsi la fuite de molécules dans le sang, un autre facteur d’obésité (sujet passionnant par ailleurs et probablement l’objet d’un prochain article).
Le plus fascinant, c’est qu’elles ont continué à perdre plus de poids même après avoir arrêté de prendre les bonnes bactéries : elles se développaient toutes seules.
Cette étude nous montre un point crucial : les bonnes bactéries aident à maigrir.
Faire pencher la balance
Limiter le sucre
La nourriture favorite des mauvaises bactéries ? Le sucre. Tout comme les cellules cancéreuses, elles se développent plus rapidement en présence de glucose.
Réduire sa consommation de sucre est donc la première chose à faire si on a un excès de mauvaises bactéries (mauvaise haleine, constipation, maux de ventre…) Ça tombe bien, limiter le sucre aide aussi à maigrir.
Supplémentation
Je préfère obtenir mes nutriments dans mon alimentation, mais les probiotiques sont une exception. Si vous êtes une femme et que vous avez du poids à perdre, il peut être intéressant de vous supplémenter avec du Lactobacillus rhamnosus. Les autres souches (celles de la plupart des yaourts) n’auront pas le même effet.
Évitez les antibiotiques
En ce qui me concerne, j’évite depuis longtemps les antibiotiques (sur-prescrits en France, d’ailleurs). Cette approche basique et anti-bactérie détruit les bonnes bactéries, laissant le champ libre aux mauvaises.
Vous vous exposez aussi à une tolérance plus élevée, rendant chaque usage moins efficace. À moins d’être victime d’une grave infection, favorisez les autres options.
Nourrir les bonnes bactéries
Avant de vous jeter sur des yaourts, rappelez-vous que tous les probiotiques ne se valent pas. La meilleure façon d’avoir un bon équilibre est de favoriser les aliments préférés des bonnes bactéries. J’ai préparé pour vous une liste de 5 aliments, à télécharger ci-dessous.
Conclusion
On est loin du temps de la pasteurisation à tout va où les bactéries étaient considérées comme nos ennemis par les scientifiques. Elles sont partie intégrale de notre corps, et sont donc à prendre en compte pour rester en bonne santé.
Ces avancées scientifiques sont révolutionnaires, et remettent en cause certains concepts fondamentaux de la perte de poids (comme l’équilibre énergétique). Si vous avez du mal à maigrir, ou tout simplement pour améliorer votre qualité de vie, je ne peux que vous recommander de vous y intéresser en nourrissant vos bonnes bactéries.
Les femmes tout particulièrement, gagnent à ajouter des bonnes bactéries dans leur alimentation dans le cadre d’une perte de poids.
Alors que la recherche continue dans ce domaine tout récent, les nouvelles découvertes vont pleuvoir dans les années à venir.
Aucun doute que j’en reparlerai… en attendant, donnez-moi un coup de pouce et partagez !

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« On est loin du temps de la pasteurisation à tout va où les bactéries étaient considérées comme nos ennemis »
Alors là, malheureusement je suis en désaccord avec toi sur ce point !
L’industrie alimentaire a tout intérêt à nous faire croire qu’en-dehors de la pasteurisation, point de salut … et le pouvoir des lobbies étant ce qu’il est, cela marche très bien chez la majorité de la population.
D’où l’intérêt d’entendre d’autres voix 😉
D’un point de vue scientifique, je voulais dire ! Malheureusement c’est pas le cas de l’industrie agro-alimentaire et de l’opinion publique… et les produits crus sont de plus en plus dur à trouver.
Je n ai qu une chose à dire, vive Deschamps!!!
Je vais mettre tout ceci en application au plus vite, encore un pas de plus. Merci JB
Salut JB
si tu te réfères a l’étude des chercheurs de Laval au Québec apparement la perte de poids ne se ferait uniquement sur les femmes après la prise de cette bactérie
Effectivement, la différence n’a été observée que chez les femmes, d’où ma recommandation. Après, si ce n’est pas cette bactérie pour les hommes, c’est quand même une bonne preuve de concept 🙂
Bonjour, je lis avec beaucoup d’intérêt vos publications et je vous en remercie.
J’ai pris plusieurs fois des probiotiques en gélules et à mon étonnement, car je lisais partout sur les sites de santé naturelle, puis sur n’importe quels sites de santé qu’ils sont excellents pour la santé, le système immunitaire, etc,
Quand j’en prenais, je grossissais, je n’arrivais pas à perdre de poids et même ça me rendait boulimique, jusqu’au jour où j’ai découvert sur le net un article et plus tard, car j’avais oublié, mais m’étonnais de ce qui se passait, un deuxième qui disaient que le lactobacillus acidophilus, « Lactobacillus acidophilus », « Lactobacillus fermentum » et « bifido bacterium » font grossir et ont été utilisés depuis longtemps pour engraisser les porcs, les volailles et autres animaux destinés à la consommation…
C’est le Dr Raouit de Marseille qui a fait une étude sur le sujet et publié les résultats choquants.
« Pas moins de 82 autres études ont depuis conforté l’équipe du professeur Raoult dans sa conviction. « Leur effet dépend de l’espèce de Lactobacillus utilisée, et de nouvelles études seront nécessaires pour préciser leur impact, reconnaît l’expert, mais il est important de regarder précisément quelles bactéries sont ajoutées, au moins pour l’alimentation des enfants. » »
Les articles sont dans des sites de grande diffusion, mais ça n’enlève rien à la valeur du contenu. Ils datent de 2012, il semble que depuis, on n’en parle plus, mais j’ai vérifié sur moi leur réalité, bien qu’un cas ne puisse être retenu comme statistique :
http://www.cosmopolitan.fr/,les-yaourts-font-ils-grossir,2510882,1694905.asp
Dans les gélules que je prenais et d’ailleurs dans quasiment toutes les gélules de probiotiques, il y a ces probiotiques.
Je voulais donc partager ceci avec vous.
Merci Annie, effectivement comme je le disais dans l’article toutes les bactéries (en supplément ou dans la plupart des yaourts commerciaux) ne se valent pas : le plus simple c’est de favoriser la présence des bonnes bactéries en les nourrissant de ce qu’elles aiment.
Ah activia, dsl pour la pub, et son merveilleux bifidus régularis bon pour notre chère flore intestinale. Le petit problème c st qu aucune étude scientifique sérieuse n a démontré l existence d un quelconque avantage en ce le concerne et l on peut même douter de son existence.
Marketing, marketing, ou l art d inventer et de modifier les informations à son avantage pour faire vendre ^^
Encore un article qui m’a tenu en haleine…..
A très bientôt.
pas toujours besoin de prendre des probiotiques, juste des prébiotiques qui nourrissent nos bonnes bactéries donc permettent qu’elles rétablissent le bon équilibre et comme par hasard, les prébiotiques favorables aux bonnes bactéries sont en grande quantité dans les fruits et légumes ! Donc éviter sucreries, fritures, acides gras trans et omégas 6 (donc produits laitiers) qui entrainent la prolifération des mauvaises ainsi que des champignons (candida albicans) et favoriser le régime paléo, CQFD !
Absolument. Seul bémol, les produits laitiers ne contiennent pas d’omega 6 ou d’acides trans 🙂